Dernière nuit à Ouessant

Gregory Laignel

Éditions Ouest-France

  • Conseillé par
    28 juin 2022

    Très bien vu ce polar, malgré une fin un peu longue à force de redites. Double huis-clos, d'abord dans Ouessant coupée du monde, puis dans la mairie, même si les conseillers en sortent pour chercher des indices ou des témoignages, ils restent quasiment toujours entre eux. Les réticences des uns sont balayées par les circonstances : "​À cause de la tempête, le tueur ne peut pas quitter Ouessant. Il reste sur l'île, parmi nous, sans qu'on ne connaisse ni son identité ni ses intentions. Peut-être qu'il compte tuer d'autres personnes. Il est donc de notre devoir d'essayer de le trouver avant qu'il y ait une autre hécatombe." (p. 79)

    Et cette équipe de néophytes de se mettre en ordre de bataille, de sortir dans les conditions dantesques pour trouver de quoi arrêter celui qui sème des cadavres derrière lui. Ce qui est bien, c'est que différents types de caractères sont représentés : le lourd aux blagues graveleuses, le taiseux, le coincé hésitant, la vigie de l'île, la garde-champêtre amoureuse du maire qui, lui-même tente de canaliser les initiatives pour qu'elles restent légales ; il est aussi la narrateur, celui qui raconte cette drôle de nuit ouessantine. Il y a donc les oppositions, notamment celle de l'opposant principal du maire et candidat malchanceux aux élections précédentes qui ne rate jamais l'occasion de taper sur son rival, mais aussi des petites rancœurs, des jalousies, des frustrations que Carla exacerbe.

    Très bon polar, original aux décors et aux personnages tourmentés, à la tension permanente qui monte qui monte et à l'intrigue qui tient jusqu'au bout.