Conseils de lecture
Sur les traces du féticheur
Dakar, Sénégal.
Tristan Jordis revient sur ses déplacements au Sénégal liés à son amitié avec Mansour, ancien « crackman » revenu au pays marqué au fer par son séjour en prison.
Tristan et Mansour, réunis par la philosophie et la drogue, partagent confidences et points de vue entre la France et l’Afrique.
Entre roman et documentaire, l’auteur nous livre un récit analytique sur
- La puissance de la drogue à dilater ou emporter les vestiges d’un être et à l’enfermer dans l’indifférence et l’oubli, en contrepartie de plaisirs illusoires ;
- La virulence d’un continent en perpétuelle décomposition malgré son fonctionnement communautaire ; sa capacité à décourager les ONG ;
- La question raciale vue par un blanc en immersion dans la brousse.
Un grand talent d’écriture, de belles descriptions des lieux, des hommes, de la faune et la flore, de la musique ; des phrases comme hachées à la machette
Texte vivant manié avec doigté invitant le lecteur au voyage, intéressant et prenant.
« La toxicomanie, c’est le diable. Même si tu crois pas en Dieu, tu peux voir le diable à l’œuvre, qui négocie l’illusion du plaisir contre une vie de souffrance »
« Je me retournais... La nature observait mon départ »
Fin surprenante, polémique ou chaque culture se justifie.
Dans le monde de l'après, suite au chaos qui a englouti la technologie et la domination masculine, les femmes ont pris le pouvoir...
Dans une fresque impressionnante, Emmanuelle Pirotte, à travers des êtres exceptionnels et une action vibrante, nous plonge dans un demain qui nous interpelle...
Pour oublier les traumatismes de son enfance, Jeanne quitte très jeune son village du Valais pour Lausanne où elle découvrira l'amitié et l'amour qui lui ont tant manqué.
ais l'attraction qu'exerce son village et ses montagnes ne cesse de la ramener à son passé et cette famille haïe mais aimée.
Un roman à fleur de peau, servi par une écriture au couteau.
Puissant !
En trois sauts, Arnaud Dudek réalise boucle.
Il donne à l'adolescent naïf l'envol nécessaire à la prouesse dans un récit délicat et cristallin, à travers des chapitres défilants.
L'équilibre nécessaire à la performance, Dudek en est l'exemple dans ce récit épuré mais efficace.
Tortueux
Gilles, Gustave et Grégoire alias Ps sont frères, et plus précisément des triplés. Grégoire est l'aîné de la fratrie d'où ce curieux sobriquet PS dont il a très vite été affublé, pour "premier sortie".
Ce roman choral gravite autour de ces trois frères et de leurs parents Luc et Léa. Les points de vue respectifs de chacun des protagonistes nous sont livrés ici. Chacun semble assigner à une place, même si l'édifice semble bien fragile. Le père dévolu à ses champs, la mère à ses livres. PS à sa carrière de militaire, Gus à un poste de commercial et Gil à sa ferme. Deux femmes, au tempérament puissant, viendront rebattre les cartes : Fleur et Jéromîne. Fleur sera la plus volage, d'abord éprise de Gil puis de PS. Jéromine, quant à elle, fera un bout de chemin avec Gus.
En apparence, tout semble limpide. Malgré quelques différends, tout ce petit monde se côtoie, sans qu'il n'y ait jamais un mot plus haut que l'autre. Pour autant, on sent poindre une tension. Il y a quelque chose qui cloche, tous portent en eux une souffrance dont ils ne pourront jamais s'affranchir.
Âpre et d'une violence sourde, le premier roman de P.E. Cayral frappe fort. Au fil des pages, l'étau se resserre sans espoir de sortie.