Alex-Mot-à-Mots

https://alexmotamots.fr/

Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

Conseillé par
17 février 2014

Déportation, naissance

Voilà, je me suis décidée à ouvrir ce livre et à le lire.
Une lecture qui ne fut pas des plus facile, dans le fond et dans la forme.
Dans la forme car certaines énumérations sont toujours pour moi difficiles à lire. Mais elles reflètent bien ce qui se déroule dans le camp : aucune logique, tout n'est qu'accumulation.
Dans le fond : l'histoire de cette grossesse et de cet accouchement sans bruit ; de cette lutte pour la survie qui se joue sur des coups de chance.
Et puis on touche du doigt les corps : non seulement les poux, mais aussi les bubons. Les corps qui tentent par tous les moyens de se réchauffer ; les corps qui défèquent où ils peuvent. Les repas, idées obsessionnelle, et la faim qui ronge de l'intérieur.

Il reste tout de même de l'humanité dans ce camp : les rapines pour un bout de tissus ou du bouillon plus épais ; une meilleure place de travail trouvée pour une amie ; la Marseillaise fredonnée lors du 14 juillet ; une tétée que l'on offre lorsque son enfant vient de mourir.
Que dire d'un tel livre si ce n'est que sa lecture est indispensable....
L'image que je retiendrai :
Celle de la tétée offerte par une femme russe dont le bébé venait de mourir.

Mariée à un pervers narcissique

Max Milo

18,00
Conseillé par
17 février 2014

Pathologie psychiatrique, témoignage

L'auteur nous parle de son histoire douloureuse, jeune femme mariée, comme l'indique le titre, à un pervers narcissique.
Son récit est bien mené, qui explique et illustre avec son histoire, les différentes étapes de l'emprise d'un homme narcissique d'abord, puis violent sur Marianne.
De l'emprise psychologique, il passe peu à peu à l'emprise physique et à la menace. Ce qui l'a sauvé, c'est d'avoir un métier dans lequel elle s'épanouissait, et une famille.
Il y a quelques années, j'avais pris en cours de route un reportage à la télévision qui expliquait de tels comportements. Et cela m'avait passionné. Il y a quelques mois, c'est un reportage radiophonique qui apportait des témoignages de victimes. Peu à peu, le voile se lève sur ces comportements qui mettent en danger les femmes et leurs enfants.

L'auteur déplore toutefois que la justice ne prenne pas en compte ces déviances, faute de formation et de temps.
La reconstruction est toujours très longue : après 10 ans de vie commune, il aura fallu à Marianne plus de 20 ans pour ne plus avoir peur.
Un témoignage indispensable et qui apporte en fin de volume un décryptage point par point du caractère du "pervers narcissique". (A ce propos, je me demande si il n'y en a pas une dans mon équipe au boulot.....)
L'image que je retiendrai :
Celle de Jean, le fils aîné de Marianne qui, en "vacances" chez son père, revient chez sa mère sans la prévenir et se pause devant la télé. Son père l'avait puni derrière la porte encore une fois. Sauf qu'à 15 ans, il avait pris le métro pour rentrer chez sa mère...
Une citation de la sociologue Evelyne Sullerot, citée en fin de volume :
"Les hommes s'occupent de leurs enfants quand ils le peuvent, les femmes quand il le faut".

Conseillé par
17 février 2014

Famille, humour

J'ai passé un agréable moment, parfois drôles, en compagnie de Marie-Laure / Victoria qui cherche la Voie royale. Car, suivant les situations, Victoria reprend son prénom de naissance ou s'en invente un autre. Affublé de son chat Roland, elle attend la Voie royale, dont je me demande encore en quoi elle consiste....
Une tranche de vie rigolote au milieu de personnages intéressants et débrouillards (ou pas du tout).
Une fable moderne sur une famille recomposée à l'emporte-pièce, très BO-BO.
Pas sûr qu'il m'en reste quelques souvenirs dans quelques mois, mais je n'ai pas boudé mon plaisir.
L'image que je retiendrai : Celle du cabinet de voyance de Victoria installé devant le Trou.
Une citation : "Constatant qu'il suffit de deux nuits blanches pour devenir haineux, songeant au mérite de insomniaques, elle achève de s'habiller entre le préfabriqué et les toilettes" (p.166)

Carnet de guerre dun poilu (Août, septembre 1914)

Seuil Jeunesse

16,90
Conseillé par
17 février 2014

Guerre mondiale, 1914-1918, bande dessinée

Quel heureux hasard que ce document nous soit parvenu, la vie de celui qui n'est pas encore un Poilu, depuis son ordre de mobilisation.
On suit ainsi les étapes de son arrivée sur le front. Arrivée lente et douce. Puis c'est l'horreur des combats.
Un dessin sobre, en beige et noir, comme griffonné.
Mais tout de même, Monsieur Barroux, que ces nez sont gênants.
L'image que je retiendrai :
Celle du chaos des combats. Une image toute noire, ou presque.

20,00
Conseillé par
17 février 2014

Guerre, Liban

Après "Mon traître" et "Retour à Killybegs", qui ne m'avaient pas convaincu, et parce que ce roman-ci a été Prix Goncourt des lycéens, je me frotte de nouveau au style de Monsieur Chalandon.
Et j'ai l'impression de lire de nouveau le même roman : un jeune français, en mal de rébellion, part faire la guerre dans un autre pays. Après "mon traitre", le personnage principal a "mon druze". Agaçant, et liberticide !
Cette fois-ci, le personnage principal prend réellement part à la guerre du Liban, au détriment de sa famille.
Je ne me suis donc pas reconnue dans ce personnage qui, au départ, joue le Chœur, et qui, au final, se retrouve à jouer Antigone.

Quel changement de point de vue, et pourquoi ce revirement ?!
Alors certes, j'ai appris pas mal de choses sur l'écriture de la pièce "Antigone" en elle-même, ainsi que sur la guerre du Liban (pauvre pays....) Mais cela n'a pas suffit à mon plaisir de lecture.
Une émotion, tout de même, lors de la description du camp de Chatila, le lendemain matin après le massacre.
L'image que je retiendrai (attention spoiler) :
Celle d'Antigone, pardon, Imane, morte à Chatila.....
La citation :
"Et puis il a tiré. Deux coups. Un troisième, juste après. (...) Il a tiré sur la ville, sur le souffle du vent. Il a tiré sur les lueurs d'espoir, sur la tristesse des hommes. Il a tiré sur moi, sur nous tous. Il a tiré sur l'or du soir qui tombe, le bouquet de houx vert et les bruyères en fleur." p.160.