Garance

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Passionnée par les livres, bénévole à la bibliothèque d'un petit village du Nord...

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1 février 2013

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L'avis de Marine Landrot - Telerama n° 3288
"Parler du deuil à l'enfant sans lui imposer d'amnésie impossible ni de culte du souvenir trop pesant, sans empiéter sur la question religieuse ni balayer la possibilité d'un au-delà, c'est la prouesse de ce livre unique, au bord des larmes, comme au bord de la mer, qui laisse la tristesse caresser lentement l'imaginaire pour le rafraîchir, le laver, le ressourcer. L'héroïne prend son rêve pour une réalité : que son grand-père défunt devienne ours, parti hiberner avant le grand retour. Un regard de côté sur le visage de la petite fille, gros comme un chagrin, et l'ours apparaît, distant et présent, comme dans les croyances tibétaines selon lesquelles la mort marche toujours à un mètre des vivants. Est-ce le tracé délicatement apparent du crayon de Nathalie Choux, qui laisse passer la lumière comme un tissu usé, porté par plusieurs générations, ou le grisé tamisé de ses couleurs, sorties d'un rêve lointain ? A moins que ce ne soit la simplicité onirique du texte d'Alex Cousseau, traversé par les audaces du conte, lissé par une calme confiance ? Cet album émouvant chemine main dans la main avec la mort, il balaie toutes les peurs et montre qu'on trouve toujours les réponses à l'intérieur de soi."

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26 juin 2012

Pour donner envie de lire

"Parfois quelques pages suffisent à un livre pour devenir un immense chef d'oeuvre. C'est le cas ici avec ce court texte tout aussi fort et inoubliable qu'Inconnu à cette adresse. Roman choc où rien n'est à enlever ni à ajouter, Sauver Mozart, est un joli conte cruel, une bulle de révolte en pleine barbarie. En 1939, Otto J. Steiner, fin mélomane, végète dans un sanatorium de Salzbourg. Témoin impuissant de la folie Hitlérienne, le destin lui offre pourtant un jour la possibilité de sortir de sa passivité. En sauvant Mozart pourra t-il sauver l'humanité ?" Source : Stéphanie Fontaine, libraire

Cornélius

20,50
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1 mai 2012

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Ce qu'en pense Jean Claude Loiseau de Télérama :
"Le héros est au bord du précipice. Blexbolex lui fait faire un grand pas en avant... C'est une manière possible de (ne pas) résumer le thème de ces deux livres, le premier servant de rampe de lancement au second, un foisonnant ersatz de serial d'aventures dont les épisodes s'intitulent « A bord du vaisseau fantôme », « Perdu dans la jungle » ou « Le retour de la déesse »... Mais Blexbolex a truffé ces contrées aventureuses de fausses perspectives vertigineuses qui disloquent le récit et en font disjoncter le sens. Le héros, détective piégé dont la survie n'est pas programmée, s'est tiré deux ( !) balles dans la tête à la fin du premier volet. Il est donc permis de penser que les sévices qui lui sont ­ensuite infligés ressemblent aux hallu­cinations d'un cerveau à l'agonie, qui ne capte plus, comme il le dit, que « du crachin mental »... Il est surtout évident qu'il est le jouet d'un auteur qui pousse très loin l'expérience sur les relations complexes du texte et de l'image.

Dans le droit fil d'une oeuvre graphique d'une grande virtuosité (voir L'oeil privé, 2006, ou L'Imagier des gens, 2008), Blexbolex pratique un expressionnisme fulgurant à base de formes élémentaires (entre le dessin d'enfant et le papier découpé) et de couleurs primaires (une trichromie d'une précision ultra maîtrisée). Chaque scène d'action ainsi captée en un dessin pleine page évoque une histoire brutale, onirique, délirante, ou contient assez d'indices pour que le lecteur en conçoive une. En contrepoint, le monologue intérieur du détective, une coulée fiévreuse de phrases en rafales, libère un imaginaire disloqué, une poésie brute de l'urgence, qui résonne comme un défi textuel à l'image. L'éditeur évoque « un univers futuriste qui fait s'entrechoquer Philip K. Dick, Tintin et le Bauhaus ». On n'aurait pas mieux dit...

Cortey/Bourgeau

Baron perché

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1 mai 2012

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Cet album est une merveille, voyez ce qu'en pense Marine Landrot de Télérama :
"Elle est tellement rare et précieuse, cette osmose parfaite entre le texte et l'image, source d'émotion indicible... En quelques traits de gouache prune, anthracite ou orange, les amours enfantines du bien nommé Cosmo délivrent leur ferveur vibrante et silencieuse. Le petit garçon vit pieds nus, sur les galets d'une île où Giulia passa ses vacances l'été précédent. Hanté par le souvenir de cette fille à couettes sortie d'un tableau de Matisse, il attend son retour, qu'une lettre vient de lui annoncer. Chaque page est un miracle de pudeur et de délicatesse, dans laquelle on plonge en immersion totale, comme les deux héros lorsqu'ils pêchent des oursins. Qui n'a rêvé de prolonger l'intensité d'une rencontre fugace, d'éterniser la fraîcheur de l'évidence ? D'une pureté à couper le souffle, ce livre flotte sur la ligne du temps, agité par les tremblements de l'espoir, stabilisé par la force sélective de la mémoire. Une merveille, vraiment."

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24 avril 2012

Un roman ? C'est vrai que la vie est un roman...

Les commentaires qui me précédent disent déjà ce que j'avais envie d'écrire.
Juste ajouter que nous sommes tous des Eric en puissance et que nous devons nous aussi préserver notre part d'humanité et ne pas attendre d'être cuits, comme la grenouille de Olivier Clerc.