Les perroquets de la place d'Arezzo

Éric-Emmanuel Schmitt

Albin Michel

  • Conseillé par
    14 septembre 2013

    Le début est un peu laborieux car le lecteur n'a pas le temps de s'attacher à un personnage qu'on passe au suivant. Mais peu à peu, les chemins se croisent et j'ai fini par trouver la plupart des personnages sympathiques. C'est un peu comme une série télé, il ne faut pas en attendre plus mais l'ensemble est agréable à lire et le but de l'auteur clairement affiché: prôner la tolérance sexuelle. Nous croisons donc toutes sortes de couples et d'histoires sans que ne soit émis aucun jugement. Et pourtant, il me semble que notre sensibilité nous empêche parfois de croire à certains couples. J'ai par exemple eu bien du mal à croire au ménage à trois tel qu'il nous est présenté, c'est à dire de manière presque idyllique. Je n'ai pas non plus cru à cet ado qui mûrit d'un coup parce qu'il vit une aventure de deux jours avec une femme plus âgée.

    Eric-Emmanuel Schmitt excelle par contre à décrire les couples homosexuels ; le couple formé par Nathan et Tom est touchant, tout comme l'est celui constitué de la femme enrobée et du super beau mec (même si là encore, j'ai eu du mal à y croire non parce qu'elle est forte mais parce qu'elle se laisse tellement aller au début que je ne pense pas qu'elle puisse attirer ce type de regard.). Mais dans tous les cas, même celui du politicien "accro" au sexe, j'ai compris le message que voulait nous faire passer Eric-Emmanuel Schmitt et j'ai été prête à l'accepter. Par contre, je le trouve un peu redondant dans sa façon de prôner l'adultère.


  • Conseillé par
    9 septembre 2013

    Entre érotisme et exotisme, sexualité et sensualité

    Elles se prénomment Albane, Mademoiselle Beauvert, Claudine, Diane, Eve, Faustina, Gwendoline, Isabelle, Isis, Joséphine, Marcelle, Meg, Odile, Oxana, Patricia, Petra, Rose, Séverine, Tiffany et Xavière.

    Ils s’appellent Baptiste, François-Maxime, Germain, Ghuncha Gul, Guillaume, Jean-Noël, Ludovic, Nathan, Orion, Philippe, Quentin, Tom, Victor et Zachary.

    La jacassante place d’Arezzo les réunit. Les habitants de ce quartier huppé de Bruxelles reçoivent tous une lettre anonyme contenant le message suivant : " Ce mot simplement pour te signaler que je t’aime. Signé : tu sais qui. "

    A partir de cette trame romanesque, Eric-Emmanuel Schmitt nous emmène aux confins de l’amour sous toutes ces formes : brutal, sensuel, romantique, érotique, fantasmagorique, saphique... Conçu comme une partition de musique où les volatiles vocalisent, construit comme un huis-clos, bâti comme une pièce de théâtre, ce roman-fleuve fait s’entremêler toutes ces destinées, qui se croisent, s’attirent, se désirent ou se rejettent.

    Initialement, le romancier pensait écrire une encyclopédie sur l’amour. Au fil du temps, celle-ci se transforma en roman choral, symphonique. Tous les personnages incarnent une de ses formes. L’auteur ne porte aucun jugement sur ses protagonistes, mais les regarde évoluer avec tendresse.

    Il explore le désir et l’érotisme, la sensualité et la sexualité, l’être, le mal-être et le paraître, la quête du bonheur et de l’harmonie. Il sonde notre pluralité et nos ambiguïtés. Un petit bréviaire, tordant, accompagne ce gros mille-feuilles savoureux. L’auteur déclare qu’avoir vécu trente sexualités fut jubilatoire. Son sourire malicieux apparaît en filigrane à travers les pages. Celui du lecteur l’accompagne.

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u