- EAN13
- 9782072771767
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 15/03/2018
- Collection
- Connaissance de l'Inconscient - Le principe de plaisir
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Topique de l'instant
François Gantheret
Gallimard
Connaissance de l'Inconscient - Le principe de plaisir
Autre version disponible
-
Papier - Gallimard 18,00
'"Comme souvent je me regardais dans le miroir. Je scrutais mon visage. Pour
voir quoi? J’ai souri et haussé les épaules, en pensant que j’en étais encore
à mon âge à vérifier mes attributs de séduction, quand tout a basculé. J’ai
vu, j’ai réalisé, j’ai eu la certitude et connu cette évidence : ce n’était
pas moi qui contemplais mon image, c’est ce visage dans le miroir qui me
regardait ; ce sont ces yeux qui me scrutaient, qui me demandaient raison
d’être tel que je suis, ces yeux qui exploraient le fond des miens, à la
recherche de mon âme. J'étais sommé de répondre et j’étais muet. Il me fallait
en ressortir : celui qui, d’au-delà la surface du miroir, me jaugeait, s’est
absenté peu à peu, j’ai rassemblé les morceaux de ce qu’il regardait et je les
apporte. Que voyez-vous, vous?" Je ne réponds pas. Je laisse ouvert ce vide de
lui, ce vide en moi. Je laisse entrouverte la seule porte donnant sur le
temps.'
voir quoi? J’ai souri et haussé les épaules, en pensant que j’en étais encore
à mon âge à vérifier mes attributs de séduction, quand tout a basculé. J’ai
vu, j’ai réalisé, j’ai eu la certitude et connu cette évidence : ce n’était
pas moi qui contemplais mon image, c’est ce visage dans le miroir qui me
regardait ; ce sont ces yeux qui me scrutaient, qui me demandaient raison
d’être tel que je suis, ces yeux qui exploraient le fond des miens, à la
recherche de mon âme. J'étais sommé de répondre et j’étais muet. Il me fallait
en ressortir : celui qui, d’au-delà la surface du miroir, me jaugeait, s’est
absenté peu à peu, j’ai rassemblé les morceaux de ce qu’il regardait et je les
apporte. Que voyez-vous, vous?" Je ne réponds pas. Je laisse ouvert ce vide de
lui, ce vide en moi. Je laisse entrouverte la seule porte donnant sur le
temps.'
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