Clifford Brown, Le roman d'un enfant sage
EAN13
9782213642239
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Clifford Brown

Le roman d'un enfant sage

Fayard

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On imagine mal qu'un jazzman de génie puisse avoir été dans son jeune âge le
plus gentil garçon de la terre, élève appliqué et obéissant, excellent fils,
camarade recherché, avant de devenir à l'âge adulte bon citoyen, bon époux,
calme et réfléchi, aussi timide que déterminé, sans prétention comme sans
complaisance envers soi-même. Bref : un modèle d'équilibre et de lucidité. Ce
mouton à cinq pattes, cet enfant sage dans la cour des enfants terribles, a
bien existé. Il s'appelait Clifford Benjamin Brown et jouait de la trompette,
mieux, beaucoup mieux que la quasi-totalité de ses rivaux.
Il aura fallu l'un de ces trop nombreux accidents de voiture qui ensanglantait
alors les routes d'Amérique pour qu'en 1956 la mort mette fin brutalement, à
l'âge de vingt-cinq ans, à sa fulgurante carrière qui, nonobstant sa brièveté,
a brillé d'un éclat exceptionnel.
Entre la première trompette offerte à l'âge de douze ans par son père et le
remplacement au pied levé du plus illustre membre de l'ensemble du grand Dizzy
Gillespie, littéralement éberlué par la performance de ce débutant, sept ans
seulement s'écoulèrent.
L'apprentissage intensif de l'instrument ainsi que l'initiation au piano, au
vibraphone et à la contrebasse ne s'en étaient pas moins accompagnés d'une
scolarisation brillante qui l'avait mené jusqu'à des études mathématiques
universitaires.
Six années intenses lui restaient alors à vivre au cours desquelles son
lyrisme jubilatoire tout comme la fraîcheur bondissante de son jeu allaient
soulever tour à tour l'émerveillement de Fats Navarro, la jalousie mesquine de
Lionel Hampton, l'admiration d'Art Blakey au sein des Jazz Messengers, et la
complicité enthousiaste de Max Roach, Sarah Vaughan et Sonny Rollins avec
lesquels il effectua ses derniers concerts et enregistrements.
Avec l'acuité musicale et poétique qu'on lui connaît, Alain Gerber retrace ici
le parcours exemplaire d'un de ces anges de la musique dont, selon Sonny
Rollins, " les ailes ont porté la musique au niveau supérieur ".
Producteur à France-Culture et France-Musiques, spécialiste reconnu du jazz,
Alain Gerber a écrit bien des chroniques sur ce sujet et une trentaine
d'ouvrages qui lui ont valu de nombreuses récompenses littéraires. Son Lester
Young a reçu le prix de l'académie Charles Cros.
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